mercredi 11 mai 2011

"Mes 5 morceaux du moment", par Elie


Vuk Vidor, The Flag, 2007 (Courtesy l'artiste et Art prestige concept)

Je parle peu musique. Parce qu'au final, j'y connais pas grand chose. Je lis rien. A part Magic, parfois. Mais par contre j'écoute ce qu'on me dit et ce qu'on me passe. Et avec deux accolytes comme Antoine et Seb, on me dit et on me passe souvent des trucs plutôt chouettes.

Ils sont 5.

Cinq morceaux qui font de moi un homme fier et heureux d'aimer la musique en ce chaud printemps. Une musique ingénieuse, inventive et généreuse. Très chouette (c'est mon mot du moment).

Tour d'horizon dans l'désordre.

1 - Whomadewho : "Every minute alone". Quelques semaines plus tôt, j'aurais mis un morceau du dernier Fujiya & Miyagi. Mais entre temps, le trio danois est revenu avec un nouvel album, Knee Deep. Son fer de lance était donc ce "every minute alone", morceau qui gagne en intensité au fil des secondes avec une ligne de basse et une batterie puissantes, balancé en EP quelques jours avant la sortie dans les bacs de l'album, accompagné d'un clip très drôle et de quelques remixes un peu pourris (pour le coup).
"Every minute alone" est un concentré de sensations. Parfois, c'est l'oppression de la ligne de basse qui prédomine et qui donne à la chanson un côté moite très "dancefloor pour jeunes trentenaires". Et puis ensuite la guitare va reprendre le dessus et filer un petit truc très explosif au tout. Et enfin il y a ces choeurs et la voix de Jeppe, résignée, qui donnent la touche finale au morceau, ce truc qui fait qu'on se l'approprie, qu'on en fait un hymne. Et un hymne aussi décalé, dédié à la vie difficile menée par les hommes quand il n'y a pas de femmes, c'est génial.


2 -  Connan Mockasin : "forever dolphin love". Tiré de l'album du même nom ("éponyme" dit-on quand on écrit pour les inrocks ou télérama. Mais comme je n'écris dans ni l'un ni l'autre -ouf- du coup, je parle comme tout le monde).
Quand Seb a diffusé ce morceau dans l'émission, ça nous a interpelés. Un ovni de 10 minutes, dont les 4 premières sont consacrées à trois intros (oui, trois), dont une très floydienne, forcément, ça laisse pas indifférent. Mais le reste du morceau m'a accroché et il s'est pas passé 12 heures avant que je le réécoute et le réécoute encore.
L'intro, donc. C'est une vraie intro, qui nous "plonge" littéralement dans l'ambiance du morceau, éthéré, polymorphe et entêtant.
Et puis il y a ce break.
Cette fameuse intro finit quand même dans un petit bordel avec même des bruits de robot. Vers les 3'50, une ligne de guitare émerge, accompagnée par une batterie légère. A 4'15 surviennent cinq coups de caisse claire qui remettent tout le monde en ordre et font démarrer le morceau. C'est fou de scotcher sur les breaks, mais j'aime particulièrement ça. J'en ai parlé avec Bruit fantôme lors de sa venue dans l'émission, car le bougre partage cette même fascination que moi pour ces virgules musicales, dont la force est de tout changer en 2 secondes.
Chacun son truc, hein.
Bref, tout se met donc en ordre de marche et là, c'est tout simplement merveilleux. Une ambiance douce, très "aquatique" (si Indochine a inventé "le cri dans l'eau en hiver", Connan Mockasin, lui, lance l'aqua-chant). Il y a quelque chose de fragile dans ce morceau, qui touche la petite fille qui sommeille en moi. Qui réveille mon amour enfantin pour "Le Grand Bleu". Cette façon de saccader les "love-ah-ahahah-ah" est très proche des trucs qu'on faisait quand, tout jeune, on chantait des trucs qu'on avait inventés. On boucle la rime comme on peut et voilà, quoi. Connan, il fait ça. Et il le fait super bien. Son morceau me donne envie d'aimer les dauphins, lui, les gens et tout ce qu'il voudra, il a touché mon petit cœur de toutes façons, il a le droit de tout.
(en plus, le clip est bô).

3 - Hundreds : "I love my harbour". Wooo, la claque que je me suis pris la première fois que j'ai entendu ce morceau. Super beau, vraiment. Il parait que Hundreds est un duo frère / sœur allemand et qu'ils sortent là leur premier album. Le reste m'a pas mal séduit aussi, mais ce "I love my harbour" est une vraie perle, belle et délicate. Un côté piano qui me fait penser à des trucs type Berg sans Nipple ou Playdoh d'il y a quelques temps. Ça touche mon petit côté mélostalgique. Une voix envoutante et une production sobre et efficace s'y ajoutent et le tout donne un morceau beau, subtil et vaporeux. Le meilleur du genre en ce début d'année pour moi. En plus, leur visuel est très réussi.

4 - John Grape : "Kill you". "Kill you" est à l'image du trio rémois (cocorico) : génial. C'est simple, pour moi, c'est LE morceau pop de ce début d'année. Il parle même d'amour, c'est dire. C'est l'illustration musicale du grand principe qui veut que simplicité = efficacité. Des arrangements et une batterie discrets qui servent des paroles touchantes, chantées à merveille par Vivien, le tout formant un ensemble très poignant, tantôt très doux et virant vers le plus fort. Un morceau d'amour, un vrai, qui tutoie tes tripes et fait cogner très fort ton petit cœur dans ta poitrine, soudain trop petite. Le morceau pop de ce début d'année, c'est incontestable et y'a rien d'autre à dire.
Et c'est vraiment chouette qu'il émane d'un groupe aussi sympathique et doué que John Grape, que j'aime d'un amour sincère.

5 - Rubin Steiner & Ira Lee : "Gay & Proud". Autre style! Une paire de gens de mon voisinage et de mon bureau ont dû se poser des questions me voyant, selon les jours, poussant la poussette de ma merveiiiiilleuse petite fille, aux côtés de Madame, ou marmurlant ( "marmonner" + "hurler". I feel soooo Barney Stinson today) que j'étais homosexuel et fier de l'être. C'est une part de la magie de mon ami Ruru Steiner. Il nous sort ici une partie musicale hip-hop vintage qui fait bigrement sautiller, sur laquelle il place les lyrics délirants du canadien rappeur Ira Lee. Des paroles toutes simples qui permettent, donc, au piètre angliciste que je suis de les balancer à tue-tête. "Say it loud !".

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