mardi 17 mai 2011

Playlist / Mardi 17 mai 2011


Nick Mauss, Inversions/L'amitié, 2010 (Courtesy l'artiste et galerie Neu)

Playlist / Mardi 10 mai 2011


Julien Carreyn, Les cousines déçues (extrait), 2010 (Courtesy l'artiste et galerie Crèvecœur)

mercredi 11 mai 2011

"Mes 5 morceaux du moment", par Elie


Vuk Vidor, The Flag, 2007 (Courtesy l'artiste et Art prestige concept)

Je parle peu musique. Parce qu'au final, j'y connais pas grand chose. Je lis rien. A part Magic, parfois. Mais par contre j'écoute ce qu'on me dit et ce qu'on me passe. Et avec deux accolytes comme Antoine et Seb, on me dit et on me passe souvent des trucs plutôt chouettes.

Ils sont 5.

Cinq morceaux qui font de moi un homme fier et heureux d'aimer la musique en ce chaud printemps. Une musique ingénieuse, inventive et généreuse. Très chouette (c'est mon mot du moment).

Tour d'horizon dans l'désordre.

1 - Whomadewho : "Every minute alone". Quelques semaines plus tôt, j'aurais mis un morceau du dernier Fujiya & Miyagi. Mais entre temps, le trio danois est revenu avec un nouvel album, Knee Deep. Son fer de lance était donc ce "every minute alone", morceau qui gagne en intensité au fil des secondes avec une ligne de basse et une batterie puissantes, balancé en EP quelques jours avant la sortie dans les bacs de l'album, accompagné d'un clip très drôle et de quelques remixes un peu pourris (pour le coup).
"Every minute alone" est un concentré de sensations. Parfois, c'est l'oppression de la ligne de basse qui prédomine et qui donne à la chanson un côté moite très "dancefloor pour jeunes trentenaires". Et puis ensuite la guitare va reprendre le dessus et filer un petit truc très explosif au tout. Et enfin il y a ces choeurs et la voix de Jeppe, résignée, qui donnent la touche finale au morceau, ce truc qui fait qu'on se l'approprie, qu'on en fait un hymne. Et un hymne aussi décalé, dédié à la vie difficile menée par les hommes quand il n'y a pas de femmes, c'est génial.


2 -  Connan Mockasin : "forever dolphin love". Tiré de l'album du même nom ("éponyme" dit-on quand on écrit pour les inrocks ou télérama. Mais comme je n'écris dans ni l'un ni l'autre -ouf- du coup, je parle comme tout le monde).
Quand Seb a diffusé ce morceau dans l'émission, ça nous a interpelés. Un ovni de 10 minutes, dont les 4 premières sont consacrées à trois intros (oui, trois), dont une très floydienne, forcément, ça laisse pas indifférent. Mais le reste du morceau m'a accroché et il s'est pas passé 12 heures avant que je le réécoute et le réécoute encore.
L'intro, donc. C'est une vraie intro, qui nous "plonge" littéralement dans l'ambiance du morceau, éthéré, polymorphe et entêtant.
Et puis il y a ce break.
Cette fameuse intro finit quand même dans un petit bordel avec même des bruits de robot. Vers les 3'50, une ligne de guitare émerge, accompagnée par une batterie légère. A 4'15 surviennent cinq coups de caisse claire qui remettent tout le monde en ordre et font démarrer le morceau. C'est fou de scotcher sur les breaks, mais j'aime particulièrement ça. J'en ai parlé avec Bruit fantôme lors de sa venue dans l'émission, car le bougre partage cette même fascination que moi pour ces virgules musicales, dont la force est de tout changer en 2 secondes.
Chacun son truc, hein.
Bref, tout se met donc en ordre de marche et là, c'est tout simplement merveilleux. Une ambiance douce, très "aquatique" (si Indochine a inventé "le cri dans l'eau en hiver", Connan Mockasin, lui, lance l'aqua-chant). Il y a quelque chose de fragile dans ce morceau, qui touche la petite fille qui sommeille en moi. Qui réveille mon amour enfantin pour "Le Grand Bleu". Cette façon de saccader les "love-ah-ahahah-ah" est très proche des trucs qu'on faisait quand, tout jeune, on chantait des trucs qu'on avait inventés. On boucle la rime comme on peut et voilà, quoi. Connan, il fait ça. Et il le fait super bien. Son morceau me donne envie d'aimer les dauphins, lui, les gens et tout ce qu'il voudra, il a touché mon petit cœur de toutes façons, il a le droit de tout.
(en plus, le clip est bô).

3 - Hundreds : "I love my harbour". Wooo, la claque que je me suis pris la première fois que j'ai entendu ce morceau. Super beau, vraiment. Il parait que Hundreds est un duo frère / sœur allemand et qu'ils sortent là leur premier album. Le reste m'a pas mal séduit aussi, mais ce "I love my harbour" est une vraie perle, belle et délicate. Un côté piano qui me fait penser à des trucs type Berg sans Nipple ou Playdoh d'il y a quelques temps. Ça touche mon petit côté mélostalgique. Une voix envoutante et une production sobre et efficace s'y ajoutent et le tout donne un morceau beau, subtil et vaporeux. Le meilleur du genre en ce début d'année pour moi. En plus, leur visuel est très réussi.

4 - John Grape : "Kill you". "Kill you" est à l'image du trio rémois (cocorico) : génial. C'est simple, pour moi, c'est LE morceau pop de ce début d'année. Il parle même d'amour, c'est dire. C'est l'illustration musicale du grand principe qui veut que simplicité = efficacité. Des arrangements et une batterie discrets qui servent des paroles touchantes, chantées à merveille par Vivien, le tout formant un ensemble très poignant, tantôt très doux et virant vers le plus fort. Un morceau d'amour, un vrai, qui tutoie tes tripes et fait cogner très fort ton petit cœur dans ta poitrine, soudain trop petite. Le morceau pop de ce début d'année, c'est incontestable et y'a rien d'autre à dire.
Et c'est vraiment chouette qu'il émane d'un groupe aussi sympathique et doué que John Grape, que j'aime d'un amour sincère.

5 - Rubin Steiner & Ira Lee : "Gay & Proud". Autre style! Une paire de gens de mon voisinage et de mon bureau ont dû se poser des questions me voyant, selon les jours, poussant la poussette de ma merveiiiiilleuse petite fille, aux côtés de Madame, ou marmurlant ( "marmonner" + "hurler". I feel soooo Barney Stinson today) que j'étais homosexuel et fier de l'être. C'est une part de la magie de mon ami Ruru Steiner. Il nous sort ici une partie musicale hip-hop vintage qui fait bigrement sautiller, sur laquelle il place les lyrics délirants du canadien rappeur Ira Lee. Des paroles toutes simples qui permettent, donc, au piètre angliciste que je suis de les balancer à tue-tête. "Say it loud !".

mardi 3 mai 2011

Playlist / mardi 3 mai 2011


John McCracken, de gauche à droite : Luster, Stardust et Ring, 2006 (Courtesy l'artiste et David Zwirner Gallery)

Woodkid / Iron
Bright eyes / Road to Joy
Bright eyes / Gold Mine Gutted
Beirut / The Penalty
Yann Tiersen / La terrasse
James Blake / I never learnt to share
Burial /Archangel
Connan Mockasin / Forever Dolphin Love
Beastie Boys / Make Some Noise
Daedelus / Penny Loafers
Deerhoof / Qui dorm, nomès somna
Mclusky / Alan is a Cowboy Killer
Justice / Civilization
Arnaud Rebotini / Personnal Dictator
Hundreds / I love my harbour
A sunny day in Glasgow / Sigh, Inhibitionist
Gastr Del Sol /The Seasons Reverse
Tortoise / TNT
Jay Jay Johanson / Monologue

lundi 2 mai 2011

Viva ballenas independientes !


Hans-Peter Feldmann, Posters, 1976 (Collection FRAC Nord-Pas de Calais)

Et si je vous causais un peu d'musique, pour changer ?

Les joies du sampler. Une heure de choses dont tu n'as strictement jamais entendu parler, ou presque (j'ai une capacité mnémonique proche de celle du poisson rouge, ça aide pas, mais là je jure qu'à deux ou trois morceaux près...), réunies sous un obscur étendard, "Better pop music". Cool.
En plus, ce gentil disque m'a été envoyé gracieusement avec mon exemplaire de "Swim".
Très cool.

Je l'avoue, je suis homme à me fier à deux ou trois apparences : un nom évocateur, un visuel accrocheur... Apparences qui, selon mon humeur du jour, la position de la lune ou l'âge du Capitaine, peuvent très bien me séduire à jamais ou me rebuter de manière irréversible.

Je parcours la playlist dudit sampler et tombe, interloqué, devant un sobriquet, ma foi, rigolo :"freelance whales". Ok, les "baleines indépendantes", ça, ça me botte, on y va. "Generator 2nd floor" lâche ses premiers accords, puis dévoile très vite son optimisme et son énergie : je suis sous le charme.

254 écoutes plus tard, ce charme opère toujours (je suis par ailleurs très monomaniaque, mais on y reviendra une prochaine fois), sans que je n'ose encore aller à la découverte de leur album "Weathervanes". Pas envie que mes jolies baleines ne troquent leur liberté et leur fraîcheur pour quelconque pop lourde et convenue. Les amours déçues, j'ai donné étant plus jeune et je me suis juré de ne pas y revenir. Je résisterai à la tentation, foi de moi.

Mais je n'ai aucune volonté.

Et un beau jour, je trouve l'opus sus-nommé en écoute sur un site internet bien connu. Allez, après tout, je ne risque pas grand chose à écouter le premier niveau du fameux "generator", qui ouvre l'album... Ok, pas mal.

... Allez... Je me suis "saisi"... Maintenant, je plonge.

Et ben "weathervanes" est vachement bien.
Sérieux.
Et je dis pas ça parce que "freelance whales", un an après, ça me fait toujours rire. Non non, c'est un disque pop ensoleillé, sans grande prétention, mais bigrement efficace. Bon, ça ne sera pas non plus le truc qui marquera à jamais votre vie (quoique, "freelance whales", ça s'oublie pas), mais le premier album de la troupe new-yorkaise regorge de petites mélodies et autres envolées pop qui ne devraient pas déplaire aux amateurs de Sufjan Stevens (certains parlent aussi d'Arcade fire, mais je ne m'y aventurerai pas) ou, pour citer d'autres références, de Passion Pit, Arch Woodmann ou Belle & Sebastian.

Le parallèle avec ce cher Sufjan ne tient pas qu'aux mélodies. L'ambiance et la construction de "Weathervanes" m'ont fait penser à "Come on and feel the Illinoise", notamment sur la façon d'amener le génial - allez, j'ose- "generator 2nd floor". Ça lui donne presque autant d'impact qu'un "Chicago". Si si. Presque.

Donc voilà, "Weathervanes" a tout pour être LA bonne surprise et LA bo officielle d'un printemps ensoleillé. Il succède dans ce palmarès, de mon côté, au "Wolfgang Amadeus Phoenix", c'est LE disque qui tombe à pic, qui colle à la douceur ambiante et qui te donne envie d'aimer le monde (sauf toi, là-bas). Et pour couronner le tout, mes baleines chéries, qui ont l'air fort sympathiques -en témoignent de nombreuses vidéos live- regorgent d'idées, et ça c'est bien chouette.

Et pour le prouver, voici la (bien chouette, donc) vidéo qui a été faite sur leur (bien chouette) morceau "Enzymes".

Elie (bien chouette)